Elis Regina & Tom Jobim - Águas de Março
[extrait de Elis & Tom Phillips, 1974]
Les paroles de la chanson ne racontent pas d'histoire, mais présente plutôt une série d'images qui forment un collage. Presque toutes les phrases commencent par "É..." ("C'est un..."). "C'est" est une branche, une roche, un morceau de vitre, une égratignure, un noeud dans un morceau de bois, un poisson, une punaise, une fin de route, et plein d'autres choses dont quelques unes qui font spécifiquement référence à la culture et au folklore brésilien. Tous ces détails qui tournent autour de la métaphore centrale des "eaux de mars" peuvent donner l'impression du passage de la vie, et sa progression continue et son culminement inévitable vers la mort, comme les pluies marquent la fin de l'été brésilien.
Águas de Março a aussi été écrite en anglais (Waters of March) par Jobim. La version anglaise ne compte pas les références à la culture spécifiquement brésilienne, utilise d'autres mots, et traite le mois de mars du point de vue de l'hémisphère du nord. Dans ce contexte les "eaux de mars" sont celles du dégel, ce qui contraste avec les pluies auxquelles Jobim fait référence dans la version portugaise, et qui dans l'hémisphère sud, marquent la fin de l'été et le début de la saison froide. Là où les deux versions ne diffèrent pas est dans l'évocation de l'eau comme étant la "promesse de la vie". La version anglaise parle aussi de "joie dans ton coeur" et de "la promesse du printemps".
L'inspiration pour cette chanson vient du mois de mars, le mois des pluies à Rio de Janeiro. Ce mois est fortement marqué par des tempêtes soudaines avec des pluies diluviennes et de forts vents, ce qui cause de nombreuses inondations autour de la ville. Les paroles et la musique ont cette constante progression descendante, tout comme les torrents provoqués par les pluies, et qui emplissent les rues et finissent dans les caniveaux, et qui emmènent dans leurs flots, les branches, les pierres, la vitre et tous ces objets qui traînent dans les villes. Les arrangements musicaux rendent bien l'illusion de ce phénomène naturel.
Bande-annonce lors de la sortie du jeu Katamari Damacy au Japon en 2004
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