Le retour de Beaudoin Guerre + le top de La Presse des meilleurs disques québécois de l'histoire

Je suis de retour!

Quatre semaines dans le désert. Déménagement, spasme aigüe au bas du dos, retour au travail raté, allitement, solitude, sentiment d'abandon, incapacité à combler les attentes de la chaîne de production, deux nouveaux amis chats qui me crachent dessus, des amis qui souffrent aussi moralement et qui ne peuvent pas vous soutenir, aucune connexion à internet, dépression passagère. Les britanniques disent que le déménagement (le changement d'environnement, même désiré) est la troisième source de traumatisme sur l'organisme vivant après la naissance et la perte d'un être cher. Je commence à le croire. Moi qui croyait que tout allait bien, tout mon corps m'a dit le contraire en s'affalant comme une tente mal montée un soir de Beatitude.

Heureusement ça sent le printemps sur l'île de Mourial, le gars de Videotron est passé et le spasme me quitte. Il y a de la place pour les pensées positives, comme des petites fenêtres où l'espoir peut se montrer le nez. Je peux enfin remarquer et apprécier, dans mon nouveau 41/2 sur Hochelaga, que je ne fais pas de crises d'asthmes (symptôme personnel de l'étouffement, en couple comme en groupe). Que ma fissure (symptôme probable de la survie et de l'égoïsme, vive l'anal) s'est mise un peu de potée pour se cicatriser enfin. Je me sens prêt pour un plus de liberté, de créativité et de générosité (i.e. sincérité) en effet. C'est ce qui m'a fait tirer un sourire ce week-end en sortant me chercher un café au Dunkin' du métro Joliette cet après-midi où je plaçais mes vieux vinyles sur le mur de mon petit studio. Et comble de joie, je vois cette copie de La Presse qui annonce ce dossier dans ses pages sur un Top50 des meilleurs disques québécois de l'histoire. Je suis acheteur. Trop facile de m'avoir là-dessus.

J'ai lu aujourd'hui seulement. Y a pas de presse tout de même. On apprend à prendre son temps quand on est handicapé. J'ai lu et j'ai bien apprécié. J'ai eu des surprises aussi. Et une déception : parmi les participants, il manquait notre beau groupe!

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Top 200 La Presse

Les dix premières positions sont bien justifiées, au goût du jour. Bien 2008 ce top 50. Jaune, Charlebois/Forestier, Richard Desjardins, L'Heptade, Beau Dommage, Jean Leloup, Les Colocs. Ça mérite bien leur place dans le top 10 d'une compilation de groupe. Il ressemble un peu au nôtre. À voir dans le prochain message.

Il y a quelques mentions qui ne sont pas faites dans les cinquantes premières et qui me surprennent. Écoute pas ça de Jean-Pierre Ferland, Glee de Bran Van 3000, Shiva Space Machine de Me Mom & Morgentaler, Break Syndical ou Motel Capri ou La Grand-Messe des Cowboys Fringants. Il manque une figure importante, la voix du Québec, mais j'avoue qu'ils n'a pas excellé dans l'art de faire des albums : Claude Dubois.

Les surprises se retrouvent surtout dans le top200.

Bref, en regardant cette compilation, on voit que la musique populaire québécoise est en santé. Ce top 50 démontre une appréciation et un appétit du public pour la qualité artistique et l'histoire de son pays. Et cette histoire n'arrête pas en 1980 ou en 1995, en 2001 ou aujourd'hui à cette lecture. Elle est bien vivante encore aujourd'hui. Elle s'exprime plus en anglais, elle est plus rock et internationale, mais elle est bien vivante. En cet ère du mp3 et du single, il fait du bien d'espérer que d'autres comme Pierre Lapointe, Malajube, Arcade Fire vont continuer à offrir des long-jeux de qualité et qui feront encore du sens. Les tendances à venir ne peuvent qu'être bonnes. Et un groupe comme le nôtre en témoigne depuis seize ans déjà.

Moi ça m'a donné envie de faire un tour des disquaires cet après-midi. Je vais acheter et écouter ce Tu m'aimes-tu de Desjardins. Je vais tenter de me rapprocher de Diane Dufresne. Je vais acheter Funeral d'Arcade Fire. Je vais aller me racheter Lhasa, Lilison DiKinara, Frédric-Gary Comeau, les soeurs McGarrigle. Je vais surtout vous compiler le top10 (et plus) des topcenteux, comme si vous y aviez participé. Et je vais vous faire le mien, c'est certain.

OUTARAGATRON